image011. Aurélien Bellanger, Téléréalité.
Rarement la littérature s’est penchée sur le cas de la télévision qui, si elle n’a pas encore fait disparaitre le livre des foyers, est l’une des causes majeures de sa raréfaction domestique. Aurélien Bellanger, qui explore avec son cynisme habituel le monde contemporain, s’empare du morceau de l’histoire du média mal-aimé des écrivains qui a conduit la petite lucarne vers le virage glissant de la téléréalité.
 

image022. Michel Bernard, Les Bourgeois de Calais.
Aurions-nous la même perception de l’héroïsme des six bourgeois de Calais, qui ont sauvé la ville du pillage par les troupes d’Edouard III en 1347, sans la puissante incarnation de bronze qu’en fit Auguste Rodin ? Le sculpteur a écrit à coup de burin une des plus fameuses pages du roman national, peu scrupuleuse de la vérité historique. Mais derrière toute œuvre d’envergure, se cache un commanditaire. Sans la pugnacité d’Omer Dewarin, le maire de Calais, et de son épouse Léontine, il en serait tout autrement. Une histoire d’amitié portée par la plume élégante de Michel Bernard.
 

3. Erri De Luca, La nature exposée.
image03Italie, de nos jours. Un sculpteur passionné de montagne, qui n’hésite pas à faire profiter de ses connaissances du terrain les migrants qui souhaitent traverser la frontière, est contraint de quitter son village. On lui confie alors un travail peu habituel, restaurer le Christ sur une croix de marbre en lui retirant son pagne. De Luca nous propose une jolie réflexion sur l’humanité du Christ dans un monde où l’on peut douter de celle de l’homme.
 

image044. Jacques Expert, Ce soir, je vais tuer l’assassin de mon fils.
Brisé par la mort de son fils, renversé par un chauffard, Antonio Rodriguez a juré qu’il tuera ce lâche qui a pris la fuite. Il découvre que l’assassin est son supérieur hiérarchique. Alors qu’il est sur le point de rendre justice lui-même, la police qui piétinait jusque-là arrête le coupable, qui n’est pas celui d’Antonio. Un thriller polyphonique haletant difficile à lâcher.
 
 

image055. Joumana Haddad, Le livre des reines.
Qayah, Qana, Qadar et Qamar sont les reines de la partie de cartes sanglante qui se déroule depuis quatre générations au Moyen-Orient. Du génocide arménien à l’impasse du conflit entre Israéliens et Palestiniens, cette lignée de femmes rousses puise dans ses veines la force qui les empêche de plier. Une saga familiale bouleversante écrite par Joumana Haddad, écrivaine et militante pour les droits des femmes libanaise, considérée comme l’une des voix les plus influentes du monde arabe.
 
 

image066. Alexis Jenni, Parmi les arbres.
Alexis Jenni concilie science et littérature en nous faisant part de son amour des arbres, ces êtres avec qui l’homme partage la Terre depuis si longtemps sans vraiment y faire attention. L’auteur ne cède pas à l’anthropomorphisme pour parler de ceux qui enchantent ses promenades dans les bois, mais les évoque au contraire dans toute leur singularité.
 
 
 

7. Donna Leon, Requiem pour une cité de verre.
image07Le commissaire Brunetti, flanqué de son adjoint Vianello, doit résoudre le meurtre du gardien de l’une des célèbres verreries de Murano. Le défunt était obsédé par la pollution des eaux de la lagune et consignait de manière codée ses observations sur le sujet. Des notes qui visiblement ne plaisent pas à tout le monde, à commencer par les grands verriers. Comme à son habitude, Donna Leon ne met pas de gants quand il s’agit de conter, entre ombre et lumière, La Sérénissime, sa ville de cœur et véritable héroïne de sa série de romans policiers.
 

image088. Corinne Royer, Pleine terre.
Le récit de la cavale dans les bois de Jacques Bonhomme, un éleveur poursuivi par les « ombres bleues » après qu’un contrôle sanitaire ait mal tourné, entrecoupé par le témoignage de proches en guise d’éclairage sur les circonstances qui ont mené au drame. Un roman engagé, librement inspiré d’un fait-divers, au style à la fois littéraire et ancré profondément dans la terre, qui témoigne parfaitement de la détresse de nombreux agriculteurs.
 
 

image099. Maud Ventura, Mon mari.
C’est le journal intime d’une femme amoureuse de son mari. Après quinze ans de vie commune, rien ne compte autant que lui, pas même leurs deux enfants qui ont l’agaçante manie d’accaparer l’attention de l’être aimé. Or, elle n’a aucune envie de partager son époux. Ce qui de son point de vue est totalement légitime. Du lundi au dimanche, Maud Ventura nous convie dans le quotidien paranoïaque d’une femme qui ne vit que pour son mari.
 

image1010. Marie Vingtras, Blizzard.
Alaska de nos jours, un jeune garçon disparaît dans le blizzard. Bess, sa mère, qui n’a lâché l’enfant que quelques instants pour refaire ses lacets, se lance à sa recherche avec ses voisins. Une traque désespérée, presque à tâtons, qui pousse chaque protagoniste à l’introspection. Un premier roman qui se lit d’un souffle.

 

 

image1111. Antoine Wauters, Mahmoud ou la montée des eaux.
Un vieil homme plonge chaque jour dans le Lac el-Assad. Au fond de ce lac artificiel, il retrouve les vestiges du village de sa jeunesse, noyé au nom de la politique de réformes agricoles engagée par Hafez el-Assad. Antoine Wauters égrène en vers la sanglante histoire récente d’un pays, la Syrie, qui fait la une de l’actualité depuis dix ans sans qu’on le connaisse vraiment, faisant fleurir la poésie entre la rocaille et les tirs de mortier.